Coupe du Monde (XIII) : le bilan de la compétition pour l'équipe de France

Cela ne devait n'être qu'une formalité pour l'Angleterre à l'instar de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. L'Angleterre, bien que défaite d'entrée par l'Australie 28-20, a l'objectif de soulever le trophée chez elle. Toutefois, pour y parvenir, ce quart de finale contre la France ne fut pas un match à sens unique, loin de là.

La France a certainement réussi son meilleur match de la compétition dans ce quart de finale. Ceci tout d'abord grâce à un arbitrage ... objectif. Après la rencontre contre les Samoa qui laissa des traces dans les esprits et sur les physiques, l'arbitrage avait été pointé du doigt. Sur ce match contre l'Angleterre, il n'en fut rien. La France a démontré qu'elle pouvait offrir un visage séduisant dans un tel cas (loin des matchs de Super League et des arbitrages à l'anglaise).

Ensuite, la France est parvenue à faire douter l'Angleterre ... pas une éternité certes, mais le premier essai fut à l'actif de nos Coqs par l'intermédiaire de Vincent Duport transformé par Thomas Bosc. 6-0 pour la France, les Anglais ne pensaient pas trouver pareille opposition. Mais l'Angleterre vit ses matchs par intermittence, parfois dans la lune, coupable d'en-avants, l'Angleterre peut remercier ses ailiers qui ont répondu présent sur les côtés.

Malgré une défense solide des Français, les Anglais sont parvenus à plusieurs reprises franchir la ligne d'en but français. Ce qui a manqué aux Français n'est pas vraiment du côté défensif mais du côté offensif. De longues séquences dans la moitié de terrain anglaise n'ont jamais abouti à un essai les 70 minutes restantes et ce ne fut pas faute d'avoir les occasions.

Le public anglais ne s'y trompa pas. Après les démonstrations des Australiens et des Néo-Zélandais, il ne pensa pas voir l'Angleterre buter sur cette équipe de France et incapable de déployer leur jeu. Un public un peu circonspect devant sa sélection et en rien rassurer de la demi finale attendue contre les Kiwis.

La France aura réussi la performance de remporter son plus mauvais match de la compétition contre la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s'en suit un récital des Néo-Zélandais à Avignon bien au dessus du lot, puis d'un match à l'arbitrage plus que douteux contre les Samoa pour finalement sortir la tête haute contre l'Angleterre. La France n'a pas démérité et sort de ce quart de finale grandie.

Il semble évident que la fédération doit s'appuyer sur cet évènement pour relancer une compétition nationale digne de ce nom. Les joueurs, on les a, les formations aussi ... la France regorge de talents mais a du mal à les exporter. Il faut permettre aux jeunes d'acquérir de l'expérience à l'étranger à l'image d'un Théo Fages, sans doute batailler ferme pour l'intégration d'un second club en Super League et la remise en état d'un championnat digne de ce nom.

On a constaté que le rugby à XIII n'est pas si ignoré, la presse fut le relais du parcours des Bleus et de nombreux Français ont découvert (redécouvert pour d'autres) le plaisir de voir un rugby plus offensif, rapide et comprenant des sportifs de grande classe. Côté français, les révélations Escaré, Fages et de Pelissier peuvent nourrir de belles ambitions. Les tauliers que sont Casty, Elima ou Fakir ont montré l'exemple sur le terrain.

Autre point positif est la notion de groupe dans cette sélection jamais désunie et concernée par l'objectif des quarts de finale. Les réactions d'après-match des joueurs mettant en avant le groupe plutôt que les individualités sont à souligner.

Vivement 2017 et la prochaine Coupe du monde, entre temps il y aura sans doute des Coupes d'Europe où la France devra conserver son statut derrière le trio Australie-Nouvelle-Zélande-Angleterre et confirmer les espoirs placés en elle.

La grande question est désormais le sélectionneur ? l'Anglais Richard Agar a effectué un boulot remarquable en peu de temps, il ne serait pas illogique de poursuivre cette aventure.